Il suffit parfois de subtiles modifications dans les comportements individuels pour affecter significativement un groupe ou un marché tout entier. Les analyses macroéconomiques montrent en effet que toutes les fluctuations de marché ne sont pas toujours pleinement rationnelles.
Comment justifier rationnellement le phénomène de l’effet janvier par exemple ? Le premier mois de l’année obtient en effet de meilleures performances boursières que les autres mois de l’année.
Pour Monsieur Richard Thaler, théoricien de la finance comportementale et prix Nobel d’économie 2017, un facteur non-conventionnel serait à l’origine de l’effet janvier. Ce dernier pourrait ainsi s’expliquer par un comportement mimétique : la charge émotionnelle des événements (en l’occurrence la fin d’année) dominerait alors le processus cartésien de prise de décision.
L’analyse comportementale à l’échelle macroéconomique n’est pas seulement la somme de comportements individuels peu rationnels. Elle met également l’accent sur un changement des comportements causé par le groupe lui-même.
L’instinct grégaire des investisseurs représente leur tendance à suivre et imiter les actions, rationnelles comme irrationnelles, d’un groupe important de traders. L’idée qu’un grand groupe ne peut pas se tromper est bien ancrée dans l’esprit de chaque individu. Pourtant, en finance, il n’est plus à prouver qu’un comportement grégaire (de suiveur) n’est généralement pas une stratégie d’investissement très rentable.
D’ailleurs, ce type de comportements explique les réactions parfois excessives du marché face à certaines actualités économiques, les traders prenant en compte les nouvelles informations de manière disproportionnée par rapport à leurs impacts réels, ce qui influence alors directement les mouvements de prix.